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25 avril 2012 | à 22h35

L’efficacité discrète de Stéphane Grégoire

Un œil dans le rétro. Capitaine emblématique du Stade rennais à la fin des années 1990, Stéphane Grégoire est cité en exemple par plusieurs générations de supporters, pour son état d'esprit irréprochable et cette mentalité de gagneur qui manque cruellement au football moderne. Stade Rennais Online revient pour vous sur le parcours de l'ancien symbole rennais.

L'efficacité discrète de Stéphane Grégoire

Joueur atypique, Stéphane Grégoire est né à Thouars le 2 février 1968. Il effectue toutes ses gammes avec le club de sa ville natale, et fait partie de l’équipe qui accède au championnat de National 1 à l’issue de l’exercice 1993-1994. Dans le même temps, entre 1993 et 1996, il est responsable jeunesse sur sept communes du Thouarsais. Mais à l’été 1996, sa carrière prend une toute autre dimension, puisqu’il signe son premier contrat professionnel au Stade rennais, et ce, à la surprise générale. Arrivé sur le tard au sein de l’élite hexagonale, Stéphane Grégoire pose ainsi ses valises dans la capitale bretonne et démarre une nouvelle carrière de footballeur.

Une seconde jeunesse rennaise

Après un chaotique exercice 1996-1997 qui voit le club breton terminer à la seizième place de D1, le Stade rennais décide de faire confiance à ses jeunes joueurs pour débuter la nouvelle saison. Un virage difficile s’annonce alors pour le club de la capitale bretonne. Le début de saison des « Rouge et Noir » confirme d’ailleurs les craintes émises par le staff rennais avec le coup d’envoi de la Division 1, puisque le SRFC doit attendre la quatrième journée de championnat pour remporter sa première victoire. Rennes s’impose ce soir-là sur le score de deux buts à un face au champion de France monégasque, grâce à un doublé de Nicolas Goussé. Par le biais de cette belle prestation d’ensemble, le Stade rennais s’offre également un succès de prestige. Mais c’est avec la réception du FC Metz lors de la sixième journée du championnat, que le monde du football découvre réellement Stéphane Grégoire. Auteur d’un inattendu doublé, l’ancien défenseur de Thouars se distingue alors comme le buteur breton d’un soir. Grâce à un tir du gauche et un lob parfaitement ajusté sur Letizi, Rennes accroche la solide équipe lorraine (2-2) dans son antre de la route de Lorient. Privée de tous ses joueurs étrangers, et composée par une armada de jeunes issus de son centre de formation. Rennes n’a pas seulement obtenu un point salvateur face à un potentiel champion de France, le club breton a également gagné une équipe fervente et identifiable à ses couleurs. Le Stade rennais a arboré sa version française en ce 5 septembre 1997, pour le plus grand bonheur des supporters. En effet, Guy David a aligné cinq Bretons contre Metz (Les frères Le Bris, Bigné, Brinquin et Heurtebis) et quatre voisins immédiats originaires de l’Ouest (Grégoire, Goussé, Viaud et Lambert), Silvestre et Capron complétant le onze de départ. Au total, les onze joueurs rennais alignés avaient disputé un peu plus de cent matches de D1 l’année précédente. Mais les joueurs tous « Marie-Louise » de D1 avaient d’autres atouts que l’expérience. C’est peut-être un détail, mais il a de l’importance.

De son côté, Stéphane Grégoire découvre la D1 avec un enthousiasme certain. À vingt-neuf ans, le joueur a fait l’essentiel de sa carrière sous le maillot de Thouars, et a surpris tout son monde en signant son premier contrat professionnel au sein du club phare de la Bretagne. Mais ce passage tardif du National 1 à l’élite ne semble pas l’avoir perturbé outre-mesure. Bien au contraire, même. Avec sa nouvelle équipe, il trouve peu à peu ses marques grâce notamment aux bons conseils distillés par son entraîneur Guy David. Dans l’entrejeu, au côté d’un Yoann Bigné qui fait figure de chef de file, Rennes plie mais ne rompt pas. Hélas, avec six points en huit rencontres, le bilan chiffré du Stade rennais n’est guère brillant. À l’issue de la dixième journée, le SRFC sombre d’ailleurs à Auxerre (4-0) après avoir subi les offensives auxerroises, et le réalisme d’un certain Stéphane Guivarc’h, auteur d’un doublé ce soir-là. Stéphane Grégoire raconte : « Je n’ai pas le souvenir d’avoir assisté à de pareils évènements. C’est pénible. On a eu le sentiment d’avoir bien commencé le match et l’arbitre a tout cassé. Il a fallu jouer avec les circonstances ». Malgré une belle victoire lors de la dix-septième journée face à ses meilleurs ennemis du FC Nantes (3-0), Rennes est relégable à mi-parcours. Le club breton voit ainsi le spectre de la relégation se rapprocher de plus en plus. Muet depuis la sixième journée, Stéphane Grégoire retrouve le chemin des filets à Lyon, mais n’évite cependant pas la défaite de son équipe à Gerland (1-3). Puis, peu après un nouveau revers à Metz (1-0), le SRFC est irrémédiablement scotché à la dernière place. À cet instant, la relégation semble inévitable. Pour sauver le Stade rennais, l’international militaire Kaba Diawara est alors prêté par les Girondins de Bordeaux durant le mercato hivernal. Dans la foulée, Rennes bat successivement Châteauroux (3-0) puis Cannes (2-0), et sort de la zone rouge. L’attaquant « joker » du Stade rennais a rapidement apporté un plus indéniable sur le front de l’attaque stadiste.

Stade rennais, saison 1997-1998

Le « capitaine courage » du Stade rennais

Lors de la vingt-septième journée, Stéphane Grégoire offre un succès historique au SRFC à Marseille (0-1). Le jeu rennais est en progression constante depuis quelques semaines. Et l’influence grandissante de l’ancien thouarsais y est pour quelque chose. Trois journées plus tard, Goussé et Grégoire permettent à Rennes de l’emporter sur le score de deux buts à zéro contre Montpellier. Avec son compère Nicolas Goussé, autre ancien thouarsais, Stéphane Grégoire est la grande satisfaction rennaise de la saison. Lui qui évoluait en N1 la saison précédente s’est immédiatement adapté aux exigences de la D1. Finalement, Rennes se maintient in extremis grâce à un but du joker Kaba Diawara face à Toulouse (1-0). D’un point de vue individuel, Stéphane Grégoire a disputé vingt-sept matches et marqué cinq buts. Plus tard, dans la foulée de l’incroyable Shabani Nonda, le SRFC réalise un superbe championnat durant la saison 1998-1999. De son côté, Stéphane Grégoire est le plus souvent titulaire dans l’entrejeu stadiste, malgré l’avènement de joueurs tels que Fabrice Fernandes ou Édouard Cissé notamment. Mieux, l’ancien thouarsais est même promu capitaine par le nouvel entraîneur breton, Paul Le Guen, signe que le nouveau patron du SRFC lui fait entièrement confiance. L’impeccable Stéphane Grégoire inscrit son premier but de la saison, au soir d’une défaite à domicile face à Nantes (2-3). Rennes est sur le podium à mi-championnat ! Bosseur, récupérateur, Stéphane Grégoire travaille dans l’ombre. C’est pourtant le « Monsieur + » du SRFC. Après un match nul face à l’OM (1-1), Rennes manque l’occasion de frapper un grand coup, comme l’explique le capitaine rennais : « Un sentiment mitigé, partagé entre la satisfaction de tenir une nouvelle fois l’OM en échec, et la déception de ne pas avoir su marquer ce deuxième but qui nous aurait mis à l’abri ». Le plus souvent positionné sur le flanc gauche, il confirme sa première saison au sein de l’élite hexagonale. Après une éclatante victoire face au PSG (2-1) à l’issue de la 31ème journée, il exulte : « À trois journées de la fin du championnat, on peut encore viser trois objectifs (NDLR : la Ligue des champions, la Coupe UEFA ou l’Intertoto). C’est vraiment super. L’an passé, on a sans doute beaucoup souffert mais l’obligation de se battre jusqu’au bout pour le maintien a soudé un groupe ». Le SRFC a une âme, Stéphane Grégoire en est la preuve. Et que de chemin parcouru pour celui qui faisait encore les beaux jours de Thouars, il y a tout juste deux ans. Rennes termine finalement à la cinquième place, si bien que le club bientôt centenaire accroche la coupe Intertoto pour la deuxième fois.

Quelques semaines plus tard, le Stade rennais version 1999-2000 écrit l’une des plus belles pages de l’histoire du club en recevant la Juventus de Turin, dans le cadre de la finale de la Coupe Intertoto. Malgré l’élimination (0-2, puis 2-2 à Rennes) face aux vedettes de la « Vieille Dame », Stéphane Grégoire et ses coéquipiers ont fait honneur au maillot rouge et noir. Cette saison-là, l’entrejeu stadiste est généralement formé de Grégoire, Christophe Le Roux, Yoann Bigné et Franck Gava. Mais après neuf journées de championnat, Rennes se retrouve en position de lanterne rouge. L’entraîneur breton ne trouve pas la bonne recette. Il y a déjà le feu au lac. Piqué au vif, Stéphane Grégoire marque contre Saint-Étienne (4-1) lors de la douzième journée, puis trois rencontres plus tard lors d’une victoire à Montpellier (1-2). Parfois cité au rayon des buteurs, il remet ainsi son équipe sur de bons rails. Il récidive la semaine suivante face à Troyes (2-2), permettant au club breton de revenir à une position plus enviable au sein de l’exigeant championnat de D1. Joueur plutôt discret, Stéphane Grégoire n’en est pas moins le détonateur rennais et celui qui porte haut le flambeau des « Rouge et Noir ». Jamais battu, ses qualités ainsi que son abnégation de tous les instants permettent au SRFC de se refaire la cerise, au fur et à mesure de la saison. Ceci dit, Rennes se maintient péniblement au sein de l’élite hexagonale, au soir d’une victoire face au FC Metz sur le score de deux buts à zéro (buts de Bigné et Le Roux). Dès l’ouverture du championnat 2000-2001, Stéphane Grégoire ouvre son compteur buts à Gerland face à Lyon (2-2). Pendant trois années, il a été l’homme de base du dispositif de Paul Le Guen. Mais pour la première fois depuis son arrivée à Rennes, le milieu de terrain stadiste souffre de la concurrence. En effet, l’entrejeu rennais cuvée 2000-2001 ne manque pas de solutions. Olivier Echouafni, Philippe Delaye, Gaël Danic, Makhtar N’Diaye, Jocelyn Gourvennec, ou encore Christophe Le Roux postulent tous à une place de titulaire. Du fait des résultats en dent de scie de son équipe, Paul Le Guen fait beaucoup tourner sans jamais trouver le onze idéal. Rennes termine pourtant à la sixième place du championnat, et accroche l’Intertoto pour la troisième fois de son histoire. De son côté, Stéphane Grégoire a disputé dix-sept matches de championnat. Son plus petit total depuis son arrivée en 1997. À l’aube de l’exercice 2001-2002, Christian Gourcuff succède à Paul Le Guen à la tête du Stade rennais. Le natif du Hanvec précise alors à Stéphane Grégoire qu’il ne compte pas sur lui (cf. son interview du 24 janvier 2012). Positionné en milieu de terrain ou parfois en défense, il regagne finalement ses galons de titulaire au cours de la saison. La saison rennaise est décevante, mais l’ancien thouarsais aura quand même disputé la bagatelle de vingt-six matches, toutes compétitions confondues.

« Papy Grégoire » fait de la résistance

En 2002, après cinq années passées en Bretagne et 173 matches toutes compétitions confondues à son tableau de chasse avec le SRFC, Stéphane Grégoire décide finalement de quitter le club breton pour rejoindre l’équipe d’Ajaccio. En Corse, il effectue deux saisons supplémentaires sur les terrains de Ligue 1. Il disputera finalement soixante-dix matches sous la tunique de l’ACA. Il prend ensuite la direction de Dijon qui évolue alors en Ligue 2. En Bourgogne, Stéphane Grégoire obtient la pleine confiance de son équipe et de son club. Exceptionnel de combativité, il régale les supporters dijonnais l’espace de trois saisons. Pour être toujours à son meilleur niveau, l’ancien symbole rennais s’est concocté un entraînement spécifique, et a conservé une hygiène de vie irréprochable. Avec le DFCO, il dispute 91 matches de Ligue 2 et inscrit trois buts. Puis en 2007, alors âgé 39 ans, Stéphane Grégoire décide de continuer le football mais à deux échelons en dessous de la Ligue 2. Il fait un premier pas vers une reconversion comme entraîneur en prenant en main l’équipe d’Orléans en CFA. Il est devenu directeur technique et entraîneur de l’équipe première de l’USM Saran (450 licenciés) depuis 2010.

SRFC, exercice 1999-2000

Sa carrière en bref

Joueur :
1984-1997 : CSC Thouars
1997-2002 : Stade rennais FC
2002-2004 : AC Ajaccio
2004-2007 : Dijon FCO

Entraîneur :
2007-2009 : US Orléans
depuis juin 2010 : USM Saran

Sources :
- Wikipedia
- Archives Ouest France

Sources photos :
srfc.frenchwill.fr
forum footnostalgie

Vos réactions (8 commentaires)Commenter
vincent25 avril 2012 à 23h28

Ah mais c est Grégoire, le joueur dont Antonetti nous parlait récemment...

XxXTheFoxXxX26 avril 2012 à 07h25

un mec avec la hargne, l’envie !!!!! mais lui il ne fallait pas se faire siffler par un stade ou subir un cinglante défaite face à un club de seconde zone, il suffisait juste de le mettre sur le terrain.

Je me souviens pendant qu’il était capitaine et que j’ai été envoyé avec mon club pour visiter le stade, il nous avait accueilli avec beaucoup de chaleur...

Un grand monsieur et une bien belle époque, celle ou le stade ne rimait pas avec bénéfices et dirigeants de TF1.

grobulrouge26 avril 2012 à 12h33

un plaisir a lire ,merci a l’auteur
« l’efficacité discrete » c’est exactement la definition de Stephane Gregoire
pourrais t’il donner des cours dans la formation stadiste ou encore dans le championnat de L1 a certains joueurs qui ont du talent mais qui ne connaisent pas cette devise ?

Gerfo26 avril 2012 à 16h25

Concernant les messages précédents :

Pour une fois, n’auriez vous pas pu rendre hommage à un joueur sans pour autant critiquer les joueurs actuels ?
C’est pénible de vous lire toujours et encore dans le négatif.

Je dis : merci à Grégoire pour les services rendus et ALLEZ RENNES, finissez la saison en vous battant jusqu’au bout !

Dirk diggler26 avril 2012 à 17h15

Mister Grégoire l’idole de notre coach !!!
Big up a la Brinque tant qu’on y est.
A l’époque on était pas top mais au moins y avait du caractère sur le terrain.
Moi je ne dénigrerais jamais ces mecs qui donnaient 100 pourcent de leur potentiel,contrairement a d’autres...

le breton du 7626 avril 2012 à 17h57

mon premier maillot du stade rennais acheté a été celui de la saison 98-99 et mon premier flocage a été celui de Stéphane Grégoire. Depuis il y en a eu d’autre mais c’est celui là que je chéris le plus.

nostra26 avril 2012 à 18h54

Bon bah le prochain article sera sur Brinquin comme ça tout le monde sera content !!! c’est bien ça, de nous exposer les joueurs de caractère ayant portés la tunique rouge et noire, il est vrai que cela nous fait cruellement défaut depuis quelques années...Mais comme dit Anto et il faut bien le dire, on en serait oû exactement à l’heure actuelle ? sans doute à la lutte avec Lorient, Brest et consorts. Mais rien n’ empêche les dirigeants rennais d’axer leur recrutement sur des joueurs de premier rang ayant aussi cette force de caractère et cette grinta, ce serait peut etre ça passer un pallier, allier le talent et le caractère. Mais pour ça encore faudrait t il que la cellule recrutement détache un peu ses oeillères et s’enrichisse de personnes compétentes sur la capacité à réfléchir sur les profils psychologiques des nouveaux arrivants ainsi que sur leur capacité à s’integrer dans un club somme toute très particulier qu’est le stade rennais...

Bibi peau de chien28 avril 2012 à 12h13

Tout à fait d’accord avec « Nostra ». Outre le talent , il faut le caractère , mais aussi l’osmose avec ce club si particulier qu’est le Stade Rennais , qui fait que l’on constate que les arrivants parfois très prometteurs semblent au bout de quelque temps sombrer dans une sorte de léthargie qui si nous étions au bord de Loire s’apparenterait à ce qu’on appelle la « douceur Angevine » . Reflet , hélas , aussi de la langueur qui caractérise dans sa grande majorité un public vraiment trop « raplapla » . Heureusement qu’il existe les Clubs organisés de Supporters dynamiques relevant le niveau . Mais la direction n’est pas exempte de reproches , dans la mesure où elle ne semble pas du tout s’intéresser à ces fans ; je veux citer par exemple le fait qu’on ne voit jamais , ne serait-ce qu’un ou deux représentants , venir saluer les participants lors des réunions /repas de fin d’année . C’est de l’angélisme peut-être , mais c’est mon ressenti !

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